Il y a urgence, l'ASSE n'a plus gagné en championnat depuis le 14 octobre. Après la démission de l'Espagnol Oscar Garcia le 15 novembre, dix jours après une déroute contre Lyon (0-5), le président Roland Romeyer avait confié, à la va-vite, l'équipe à Julien Sablé, ancien joueur et capitaine des Verts (1998-2007).
Sans l'expérience qu'avait le prédécesseur de Garcia, Christophe Galtier, le neo-coach de 37 ans a vite échoué (4 défaites 2 nuls). Sablé n'avait pas non plus le diplôme exigé pour entraîner des professionnels, de quoi donner du crédit aux pourfendeurs de la direction de l'ASSE, souvent taxée d'amateurisme.
Son remplacement, logique et attendu, par Gasset (64 ans), ancien adjoint de Laurent Blanc à Bordeaux, en équipe de France et au Paris SG, mais aussi de Luis Fernandez à l'Espanyol Barcelone et au PSG confère un label de sérieux à l'encadrement.
Gasset y a été intégré, dans un premier temps, "pour accompagner Sablé". Et accessoirement lui servir de prête-nom (prête diplôme en fait), ce qui n'est pourtant plus autorisé - disposition que les dirigeants ont affirmé ne pas connaître.
Désormais N.1, Gasset est épaulé par Ghislain Printant (56 ans). Les deux hommes relèguent ainsi Julien Sablé au rang de N.3 et la hiérarchie est mieux établie avec l'entraîneur diplômé qui décide et Printant, homme à poigne qui avait sauvé Bastia de la relégation (2015), en N.2.
Ce ticket a déjà fonctionné à Montpellier, contribuant au sauvetage du club de feu-Louis Nicollin sur la seconde moitié de saison dernière.
Mais l'expérience reste contrastée: le club héraultais était 16e (23 points) quand Gasset a été nommé et il a terminé 15e (39 points) sur une série de cinq défaites.
- Confiance et M'Vila -
A Saint-Etienne, Gasset a déjà gagné des points dans le vestiaire grâce au discours tenu à la mi-temps du match de coupe de France contre Nîmes (2-0) après une première période décevante. "C'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience, qui sait gérer ces situations", témoigne le milieu Bryan Dabo.
"J'avais envie de décontracter l'équipe. J'ai rassuré tout le monde et la victoire a redonné un peu de confiance. Les joueurs sont soulagés mais il reste du travail", confie Gasset.
"On s'adapte au changement. Aujourd'hui, quel que soit l'entraîneur, dans notre situation, retrouver la confiance est le plus important. Il peut y avoir des méthodes différentes entre les techniciens. Julien a essayé et c'est ce que Jean-Louis s'attache à faire", souligne de son côté, le capitaine Loïc Perrin.
Tactiquement, Gasset a su apporter les changements nécessaires pour donner plus de percussion au jeu des Stéphanois. Et physiquement, le stage hivernal en Espagne a remis les Verts en selle alors qu'ils semblaient à la peine physiquement sur les dernières semaines de 2017.
La victoire aux dépens de Nîmes, cador de Ligue 2, permet aux Stéphanois de bien aborder deux rendez-vous importants contre des concurrents directs dans la course au maintien, Toulouse dimanche et Metz mercredi. "Deux équipes classées derrière nous", comme le rappelle Gasset.
Le technicien a par ailleurs pesé de tout son poids pour faire signer le milieu Yann M'Vila qu'il a connu en équipe de France. L'opération survie peut commencer.