Il avait déjà écarté la concurrence de Patrice Evra avant même que "Tonton Pat" ne s'exclue lui-même du mouvement par son coup de folie à Guimaraes. Mais désormais il n'y a plus que lui.
Heureusement pour Rudi Garcia, Amavi est en train d'exploser, il a même été appelé pour la première fois par Didier Deschamps en équipe de France au dernier rassemblement, après le forfait de Layvin Kurzawa.
"Le signal du sélectionneur est important, a réagi Garcia, Jordan a tout le potentiel pour devenir un grand latéral."
"Le problème pour Jordan va être de jouer tous les trois jours", poursuit l'entraîneur, qui a vu dans son carton rouge à Konyaspor un "seul point positif: il se reposera pour Salzbourg".
Justement jeudi l'importance cruciale du Toulonnais de 23 ans a été démontrée en creux. Contre le Red Bull autrichien, la taurine irriguée par Amavi sur le côté gauche a beaucoup manqué.
Hiroki Sakai s'est bien acquitté de la tâche défensivement, au prix de maux de tête de concentration et d'une énorme préparation vidéo, a-t-il raconté aux journalistes japonaises qui le suivent à l'OM. Mais le "samouraï" n'est quasiment jamais monté, comme il le fait à droite.
"Il peut être plus conquérant"
Rocchia, 19 ans, a signé son contrat professionnel "trop tard, je n'ai aucune visibilité, il y a des paramètres que je n'ai pas", a expliqué Garcia qui n'a pas encore essayé en compétition le latéral gauche formé au club.
Enfin Henri Bedimo était loin du groupe avant la séparation d'avec Evra, et il revient de blessure.
Amavi occupe donc toute la place et peut poursuivre son ascension. Pour Garcia, il doit encore "gagner en rigueur défensive et en concentration dans les duels, et il peut être plus conquérant, donner encore plus de passes décisives."
Il en a distribué une pour l'instant, pour le seul but de Dimitri Payet, l'ouverture du score à Strasbourg (3-3).
"C'est un ancien attaquant, mais souvent les joueurs sur les côtés ont commencé devant, comme Bouna Sarr, mais c'est plus récent, Jordan a plus de bouteille", note "coach Garcia".
Amavi est un ailier replacé latéral gauche par Claude Puel à Nice, comme Sandro Salvioni avait reculé... Evra d'ailier à arrière gauche!
"Le centre Jordan Amavi..."
A Nice, Amavi a d'ailleurs laissé un souvenir impérissable. "On aurait dû baptiser le centre Jordan Amavi, ou au moins un des terrains", lance Vincent Koziello dans un grand éclat de rires. "On rigole souvent ensemble à ce sujet, ajoute à l'AFP le milieu de terrain niçois, mais le centre, il y est pour beaucoup, même le président l'a dit".
"La vente de Jordan Amavi (à Aston Villa) nous a permis d'avoir les liquidités pour lancer le projet", avait expliqué le président de l'OGCN, Jean-Pierre Rivère. Le joueur avait d'ailleurs été invité à l'inauguration, le 5 octobre, mais il avait dû décommander pour rejoindre les Bleus.
Ce départ à Aston Villa en 2015, pour 13 millions d'euros, a pourtant freiné la progression d'Amavi, à cause d'une vilaine rupture des ligaments croisés du genou droit, avec l'équipe de France Espoirs.
Transféré cet été à Marseille pour environ 10 M EUR, Amavi a retrouvé tout son tonus, et sa bonne humeur. "Jordan aime beaucoup charrier, c'est quelqu'un de sympa, facile à vivre et rigolo", confie Koziello.
Il "est très ouvert, il aime beaucoup 'déconner', il amène joie et bonne humeur là où il est", ajoute Papys Mendy, autre Niçois qui le connaît depuis longtemps.
"Je ne suis pas surpris de sa progression, dit encore Mendy d'Amavi, il a fait de belles saisons à Nice, a connu une grave blessure et revient très bien, il a bien fait de revenir en France". Pas loin du centre d'entraînement qui porte presque son nom.