Les débuts à Lille n'ont pas été simples pour Nicolas Pépé (22 ans). D'abord critiqué pour son manque d'efficacité à la pointe de l'attaque, avec Marcelo Bielsa, l'ancien joueur du SCO l'est moins depuis qu'il a retrouvé l'aile droite. Buteur pour ses deux premiers matches en 2018 (Le Mans, Caen), l'international ivoirien confirme petit à petit, à l'image de son équipe. "Jouer attaquant tout un match c'est un peu dur pour lui, reconnaît Axel Lablatinière, responsable du recrutement angevin. C'est quelqu'un qui fait mal par sa vitesse et sa grosse frappe. Il peut marquer des deux pieds, il est aussi bon de la tête. Il a une bonne couverture de balle, mais il est plus percutant quand il est sur le côté."
Révélé il y a deux ans, Ludovic Blas est encore dans les temps.
"Il aime rentrer pour envelopper du gauche", ajoute-t-il. Et avec Christophe Galtier, il semble bien parti pour rester sur l'aile. Un repositionnement que le Rennais Ismaïla Sarr (19 ans), de retour de blessure après trois mois d'arrêt, vit également avec Sabri Lamouchi. "J’aime le voir partir de derrière, sur un côté, parce qu’il peut avaler les espaces", explique le coach rennais. Ce que souligne à son tour Philippe Hinschberger, l'entraîneur du Sénégalais à Metz : "Chez nous, il a quasiment toujours évolué sur le côté droit ou gauche, rappelle-t-il. C'est plus un joueur de côté qu'un joueur d'axe, mais ce n'est pas quelqu'un qui mange la ligne non plus. Il a besoin de courir pour prendre les espaces."
"Nicolas Pépé est plus solide qu'Isma"
Entré en jeu face Paris et Toulouse, Ismaïla Sarr a retrouvé une place de titulaire samedi contre Marseille (0-3). Resté plus de 75 minutes sur le terrain, il a alterné entre l'aile droite et l'aile gauche, laissant l'axe à Adrien Hunou. L'ancien messin aurait même pu marquer mais Hiroki Sakai l'a privé d'un but en repoussant sa frappe sur la ligne. Reste donc à suivre l'exemple de Nicolas Pépé, tout en faisant valoir ses qualités. "Il peut encore s'améliorer dans son jeu de collaboration avec ses partenaires, la passe, les remises, le jeu à trois. Il faut qu'il arrive à être plus propre techniquement. Sa vraie marge de progression, c'est de mettre plus de variété dans son jeu", commente Philippe Hinschberger.
"C'est quelqu'un de complètement introverti. Par exemple, pendant deux mois la saison dernière, il a joué avec des chaussures trop petites", donne-t-il comme anecdote. Il faudra d'abord retrouvé la confiance pour se libérer un peu plus ensuite. Toujours à l'image du Lillois. "Mais Nicolas Pépé est plus solide qu'Isma, répond Hinschberger. C'est un pur gaucher, fin techniquement. Il est capable de faire des enchaînements. Isma est plus en force. Il a une technique moins affirmé." Avec leur style respectif, chacun de leur côté, Nicolas Pépé et Ismaïla Sarr pourraient se retrouver l'un en face de l'autre mercredi au Stade Pierre-Mauroy (19h). Un duel de dynamiteurs, à la fois percutants et prometteurs.