Une dernière chance. En signant à Saint-Etienne cet hiver, Mathieu Debuchy sait qu’il a entre les pieds (sans doute) son ultime occasion de regoûter au plus haut niveau. Mis sur la touche à Arsenal depuis six mois, le latéral droit peut enfin relancer une fin de carrière devenue bien morne et dont l’issue était très incertaine en Angleterre. Désiré dans le Forez, il a aussi l’avantage de débarquer dans la peau d’un titulaire potentiel. Dans un championnat qu’il connaît parfaitement pour avoir porté les couleurs de Lille et de Bordeaux, le néo-stéphanois veut faire mieux que lors de son dernier prêt en Ligue 1, du côté des Girondins.
Il y a deux saisons, sa situation était quasiment en tout point semblable à celle qu’il a vécue au début de l’exercice en cours. Peu utilisé par Arsène Wenger avec les Gunners, Debuchy choisit déjà l’exil à Bordeaux pour se donner un nouveau souffle. Un pari risqué, mais la perspective de se faire une place pour disputer l’Euro 2016 avec l’Equipe de France est trop forte. Son état d’esprit et son professionnalisme sont irréprochables en Gironde. Sur le pré en revanche, sa progression est freinée à deux reprise à cause d’une cuisse droite récalcitrante. Privé de compétition durant près de deux mois en février, il rechute en mai à cause de cette même blessure. Son temps de jeu trop juste et son physique auront finalement amenuisé ses chances de disputer la compétition européenne en France.
La Coupe du monde avec les Bleus, vraiment impossible ?
À Saint-Etienne depuis cet hiver, la donne est pourtant différente. Priorité de Jean-Louis Gasset, l’ancien joueur du LOSC est recruté afin de remettre le navire vert, qui vit une campagne 2017-2018 délicate, à flots. Son jeu simple, offensif et sa solidité défensive contribuent à donner de l’air à une ASSE retrouvée depuis la reprise. Titularisé à Amiens pour son premier match, le défenseur a été omniprésent dans son couloir droit. Son but et son implication sur le second sont venus parfaire une soirée déjà réussie. Une semaine plus tard, face à l’Olympique de Marseille, il a fait déjouer et a largement contenu Dimitri Payet. Ses deux premières sorties ont donné raison à son nouvel entraîneur qui peut compter sur une expérience dont manquait cruellement son équipe en première partie de saison.
Son expérience et ses performances régulières peuvent-elles lui rouvrir les portes de l’équipe de France ? L’hypothèse n’a rien d’incongru. Seul Djibril Sidibé est parvenu à s’imposer comme un élément essentiel. Layvin Kurzawa demeure une énigme, Patrice Evra est sur la touche, Christophe Jallet est un joker, tandis que Benjamin Pavard fait office de nouveau venu. Plus sélectionné depuis le 7 septembre 2015, Mathieu Debuchy pourrait donc tirer son épingle du jeu dans l’un des secteurs les moins fournis d’incontestables. "J’ai envie de prouver que je suis toujours là, avouait-il au micro de Canal+. L’équipe de France est dans un petit coin de ma tête même si l’espoir est mince." Ne reste plus qu’à convaincre le sélectionneur dans la dernière ligne droite avant le Mondial en Russie.