Le sacre du PSG en championnat ce dimanche soir au Parc des Princes, face à Monaco (7-1) est le résultat d'un travail de longue haleine d'une équipe qui a maitrisé son sujet de bout en bout. Mais c'est également, la consécration pour Unai Emery qui avait dû renoncer à ce prestigieux titre national la saison passée au profit des Monégasques. Si tout n'a pas été parfait, sa gestion a plutôt été une réussite.
"La concurrence" est l'un des mots qui est revenu le plus souvent dans la bouche du tacticien. Tout au long de cette saison, il s'est évertué à maintenir une exigence afin de tirer le meilleur de ses hommes. C'est ainsi qu'après avoir donné sa confiance à Kurzawa, le Basque a dû se rendre à l'évidence des prestations insatisfaisantes de son latéral gauche. C'est alors que la hiérarchie, clairement établie en début de saison entre l'international français et son homologue espagnol, Yuri Berchiche, s'est inversée au fur et à mesure, laissant ce dernier jouer les matches importants. Même son de cloche concernant Lassana Diarra qui a été mis sur le banc à Nice (2-1) et face à Monaco en Coupe de la Ligue (3-0), alors que Thiago Motta n'a pas débuté la rencontre. Il s'en est expliqué : "Je suis très content de son implication et du travail qu'il fait, mais il y a cette concurrence qu'il connaît. J'en ai parlé avec lui quand il a signé ici". C'est donc Adrien Rabiot, qui n'affectionne pas cette position alors qu'il y est performant, qui a débuté les rencontres importantes en sentinelle, à l'image du match du titre face aux hommes de Jardim (7-1). La charnière centrale a aussi été gérée d'une main de maitre entre Thiago Silva, Marquinhos et Kimpembe qui comptent respectivement, après 33 journées, 23, 21 et 22 titularisations.
Celui qui n'a pas souffert de la concurrence, en revanche, c'est Alphonse Areola. Le portier a été assigné à une tâche bien précise : évoluer en L1 ainsi qu'en Ligue des Champions, laissant les deux coupes à Kevin Trapp. Cette hiérarchie simple a été efficace et indispensable aux deux protagonistes qui ont bénéficié d'une concurrence plutôt saine, contrairement à la saison passée où l'ordre n'était pas établi. Même si l'Allemand estime ne pas avoir assez de temps de jeu, les deux coupes nationales sont ses propriétés et il a déjà pu profiter d'un premier titre de Coupe de la Ligue, remporté à Bordeaux le 31 mars dernier face aux Monégasques (3-0). Il a également pu bénéficier d'une exposition lors de la 31è journée, au Parc face à Angers (2-1) grâce à l'entraineur des gardiens, Javi Garcia, qui a murmuré à Unai Emery qu'il avait besoin de jouer un peu, surtout avant la Coupe du Monde. Une attention particulière qui a ravi Trapp, au point de le remercier en zone mixte.
Des choix forts assumés
Cette saison, le coach parisien a assumé ses choix, qui n'étaient pas au goût de tout le monde. En l'absence de Thiago Motta qui s'était blessé lors du déplacement au Vélodrome (2-2) pour une longue durée, il a replacé Rabiot devant la défense, testant par la même occasion Draxler en relayeur gauche. Les deux joueurs se sont illustrés dans leurs positions respectives, prouvant que tactiquement, ses choix étaient justifiés. Mais le jeune Français, qui n'apprécie pas ce rôle de sentinelle, l'a fait savoir rapidement, ce qui a valu un nouveau test. Lo Celso, qui est un pur n°10, a donc été entrainé à devenir la doublure de Motta, en très peu de temps. Pari gagné également puisque l'Argentin a rempli son rôle sans accroc et avec une rapidité d'acquisition déconcertante. Après avoir loué l'exemplarité de son joueur, le tacticien l'a même aligné d'entrée au Santiago-Bernabeu. Ce même soir, le 14 février dernier, il a décidé de laisser sur le banc son capitaine Thiago Silva pour placer Kimpembe avec Marquinhos. Un choix sportif fort qui diffère de ce qu'on avait pu voir jusque-là. Toujours à Madrid, le technicien a sorti Cavani pour faire entrer Meunier, un remplacement qui a suscité beaucoup d'interrogations et qui a été pointé du doigt comme motif principal de la défaite. Pas désarçonné pour un sou, il a réitéré le même changement en Ligue 1, à Nice (1-2), avec plus de succès.
Dans sa gestion humaine, si l'épisode du penaltygate revient dans tous les esprits pour juger de sa capacité à gérer les égos de stars, un autre évènement est à marquer d'une pierre blanche. Au retour de la trève hivernale, deux joueurs ont manqué à l'appel : Cavani, comme il en a l'habitude, et Pastore. Si la communication sur cet épisode a été maladroite (il a avoué ne pas avoir eu les raisons de ces retards de prime abord), il n'a pas hésité à sanctionner les deux retardataires, les privant ainsi du quart de finale de Coupe de la Ligue contre Amiens (0-2) alors qu'ils étaient aptes physiquement. Seul bémol, la (non) gestion de Dani Alves et Thomas Meunier. À force de clamer vouloir jouer toutes les rencontres, le latéral droit brésilien a pris l'ascendant sur le Belge, même lorsqu'il a rendu des copies moyennes. Si une hiérachie était présente en début de saison entre la L1 et la Ligue des Champions pour l'ancien barcelonais contre les coupes pour le Diable Rouge, elle a vite été abandonnée en cours de route.
Au soir du septième sacre de champion de France du PSG, Unai Emery affiche le meilleur taux de points par match pris par un entraîneur du PSG depuis l'arrivée de QSI à la tête du club avec 2,45 points. Un bilan exceptionnel en Ligue 1 couronné par un titre. Un dernier cadeau en guise d'adieu ?