Khazri ? "Pour nous, c'est le Cavani breton, entre guillemets". L'expression de l'entraîneur Sabri Lamouchi, invité à commenter l'impact de l'attaquant tunisien sur son équipe avant le match de championnat contre Paris, mi-décembre, a fait florès.
La comparaison avait gêné le principal intéressé, qui s'était empressé de la relativiser: "je suis encore a des années-lumière de lui. Je n’ai pas la prétention de me comparer à Cavani, ni de me mettre à son niveau".
Il se montre pourtant très adroit dans son rôle d'avant-centre qu'il découvre, avec un très bon ratio de 6 buts inscrits sur 9 tirs cadrés en Ligue 1, et huit réalisations toutes compétitions confondues, qui font de lui le meilleur buteur du club.
Ce replacement en pointe a été une réussite dès son premier match à Marseille, avec un superbe but d'une talonnade en pleine course et un poteau, mais aussi une capacité à conserver le ballon haut, à provoquer, à presser qui ne s'est jamais démentie.
"Qu'il joue avant-centre, on sait que c'est quelque chose qui ne peut pas durer sur le long terme", avait jugé Lamouchi, toujours avant Paris.
"Mais il le fait tellement bien dans le fait d'être libre, de pouvoir aller chercher les solutions tout seul, de se démarquer...", qu'un mois plus tard, on ne l'imagine toujours pas à un autre poste, surtout avec les difficultés de Rennes à recruter un attaquant cet hiver.
"Il a cette intelligence et cette bonne malice. À chaque fois qu'il touche le ballon, il se passe quelque chose", avait encore souligné un Lamouchi décidément conquis.
"C’est un très bon joueur. Il a beaucoup de qualités. Il a une bonne patte et est adroit devant le but. Dans un collectif ça fait forcément du bien", avait également dit de lui le stoppeur nantais Nicolas Pallois, qui l'a côtoyé à Bordeaux et dont il avait provoqué l'expulsion lors du derby remporté 2-1 par Rennes, sur un doublé de... Khazri, évidemment.
Il "emporte tout le monde avec lui"
Au-delà de ses qualités techniques et tactiques, c'est par son état d'esprit que Khazri brille aux yeux de son coach.
"Whabi est un compétiteur, un gagneur. Un joueur qui permet d'emporter tout le monde avec lui dans son état d'esprit de winner", a-t-il expliqué mercredi. Victime d'une lésion à un muscle pectoral il y a douze jours, il était déjà à l'entraînement collectif mercredi, prêt à tenir sa place si on le lui demande vendredi à Dijon.
"Vous dire qu'il n'a plus mal, bien sûr que non (mais) il sert les dents et ça lui permet d'être avec nous. Il sait les échéances importantes qui se présentent à nous et il a envie d'en faire partie et je trouve ça très bien pour lui, très bien pour nous", a salué Lamouchi.
En cas de succès en Bourgogne, où ils sont déjà allés s'imposer (1-2) en Coupe de la Ligue fin octobre - avec un but de Khazri - Rennes pourrait en effet revenir provisoirement à la 5e place, qui a tout les chances d'être européenne en fin de saison.
Atteindre ce Graal poursuivi depuis des années en vain par le Stade Rennais donnerait une petite chance aux Bretons de conserver Khazri, prêté par Sunderland, actuellement à la peine en Championship (D2 anglaise).
Mais le principal intéressé ne rêve que de retourner outre-Manche.
"Je ne suis que prêté, ce n'est pas fini. Je n'ai que vingt-six ans, mon objectif est d'atteindre le top 5-6 anglais et c'est réalisable", avait déclaré Khazri à 'L’Équipe' à son retour en France.
"Je ne suis pas Messi mais je ne suis pas bidon non plus. Je n'ai rien à envier à un certain nombre de joueurs qui évoluent dans de meilleures formations que moi", avait-il poursuivi avec un mélange d'ambition et de confiance en soi qui, lui aussi, pourrait faire du bien au Stade Rennais.