Il y a tout pile un mois, l'AS Monaco voguait sans trop d'encombre vers la seconde place. L'OM, alors troisième, était relégué à sept points tandis que l'OL, à neuf longueurs derrière, semblait se mettre définitivement hors course. Trois journées plus tard, tout ce beau monde ne se tient plus qu'en 4 points et la course au titre honorifique de vice-champion de France est bien relancée. "Notre saison n'est pas encore terminée, acquiesçait Leonardo Jardim dimanche soir. Nous sommes encore dans la course à la deuxième place". Mais alors que l'ASM multipliait les certitudes depuis fin janvier et le match nul arraché au Vélodrome (2-2), la mi-mars a plongé ses hommes dans le creux de la vague. Avec cinq points pris sur neuf possibles, Monaco ralentit quand les autres accélèrent (sept points pour l'OM, neuf pour l'OL). À cinq journées de la fin du championnat, Monaco peut-il tout perdre ?
Un calendrier plutôt favorable
Mathématiquement, oui, et la leçon reçue au Parc des Princes face au champion parisien n'est pas de nature à rassurer. Sèchement battus par le PSG lors d'un match à sens unique, les hommes de Leonardo Jardim devront immédiatement se remettre à l'endroit pour ne plus rien laisser filer. "Les joueurs doivent comprendre que nous avons besoin de faire plus pour arriver au haut niveau. On ne peut y prétendre et donner une image comme ça" déplorait le technicien après la rencontre. Mais malgré la déroute, personne à Monaco ne semblait abattu.
"Nous avons pris un knock-down ce soir mais pas un knock-out, expliquait pour sa part Vadim Vasilyev. À nous d'aller chercher cette deuxième place. J'attends une réponse de la part de mes joueurs à partir de samedi contre Guingamp". Un message harmonisé avec celui des joueurs qui se voulaient résolument positifs à l'image de l'unique buteur Rony Lopes : "Ce soir nous avons la gueule de bois. Demain nous aurons mal à la tête mais ça passera".
Dans l'avion du retour, l'heure était déjà à la remobilisation même si le staff juge bon de laisser les joueurs au repos ce lundi. La violence de la défaite donnait aux joueurs le sentiment d'un scénario trop irréel pour qu'il se reproduise dans les semaines à venir. Dès samedi à Guingamp, sur la pelouse d'un club déjà maintenu, les Monégasques devront répondre de leurs actes et prouver qu'ils seront bien en mesure de conserver leur place de dauphin.
Jusqu'à la réception de Saint-Étienne lors de l'avant-dernière journée, les coéquipiers de Radamel Falcao affronteront deux équipes en course pour le maintien (Amiens et Caen) avant de finir à Troyes qui pourrait aussi jouer sa survie lors de cette dernière journée. De leur côté, l'OL et l'OM joueront peu ou prou les mêmes adversaires... avec l'OGC Nice en arbitre. Forts des quatre points d'avance qu'ils considèrent toujours comme un solide ancrage, les Monégasques savent que les cartes sont toujours dans leurs mains.
Julien Quelen, au Parc des Princes.