C’est une période qui va paraître lointaine voire surprenante aux plus jeunes d’entre vous. À l’époque où Lyon régnait sans partage sur l’Hexagone, le marché des transferts semblait beaucoup plus étriqué avec des sommes évidemment beaucoup moins colossales. Les clubs français ne réussissaient pas à dépasser les huitièmes de finale en Ligue des Champions tandis que Lens, Valenciennes et Le Mans étaient encore dans l’élite. C’était l’année 2007.
Au PSG, c’était le système D
Colony Capital à la tête du club depuis 2006, après l’ère Cayzac, l’intersaison parisienne demeure peu séduisante. L’exercice 2006-2007 avait été bien décevant avec une quinzième place en championnat et les ambitions semblent de nouveau limitées pour attaquer cette saison. Bonaventure Kalou, Edouard Cissé, David Rozehnal, David Hellebuyck mais aussi Cristian Rodriguez ont plié bagages. Cinq recrues arrivent tout de même dans la Capitale : Didier Digard, Marcos Ceara, Zoumana Camara, Grégory Bourillon et Apoula Edel. Ces investissements représentent environ quatorze millions d’euros mais les résultats ne répondront pas, encore une fois, aux attentes des supporters. Le PSG attendra l’ultime journée pour se sauver, à Sochaux, grâce au doublé salvateur d’Amara Diané.
Lyon, la filière lilloise
L’intersaison 2007 est compliquée pour les sextuples champions de France d’affilée. Malgré une domination féroce, l’OL ne parvient pas à conserver plusieurs cadres dont Abidal (Barcelone), Malouda (Chelsea), Tiago (Juventus) ou encore Wiltord (Rennes). Ces pertes font écho à l’élimination en C1 dès les huitièmes de finale par la Roma. Une forme de plafond de verre semble atteinte par les joueurs du président Aulas qui ne parviennent pas à passer ce cap. Le recrutement se concentre ainsi sur la Ligue 1. Nadir Belhadj arrive en provenance de Sedan tandis que Mathieu Bodmer et Kader Keita viennent du LOSC pour renforcer l’équipe. Lyon tente tout de même un coup en enrôlant le champion du monde italien Fabio Grosso, qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Cleber Anderson arrive au mois d’août pour renforcer la défense également. Si l’OL triomphe en France, les Gones se font encore une fois sortir prématurément en Ligue des Champions, par Manchester United.
Marseille, un standing assumé
La qualification en Ligue des Champions permet à Robert Louis-Dreyfus d’avoir des fonds pour cette intersaison qui s’avère riche en recrues. Le départ de Franck Ribéry au Bayern pour 25 millions d’euros va également dans ce sens et l’OM veut construire une équipe capable de rivaliser avec Lyon. Djibril Cissé, Karim Ziani, Boudewijn Zenden, Benoît Cheyrou et Gaël Givet posent ainsi leurs valises sur la Canebière. Il y a aussi des paris comme Grandin et Kaboré. Le début de saison est pourtant catastrophique avec une seule victoire en neuf rencontres. Eric Gerets remplace Albert Emon et l’étincelle se produit à Anfield quand Mathieu Valbuena délivre le siens. Marseille parviendra à assurer la troisième place au bout d’un sprint final en Ligue 1, mais la piteuse défaite en Coupe de France face à Carquefou est venue noircir le tableau.
Monaco, pas encore princier
En dehors de Nenê, le mercato monégasque laisse de marbre. Les actionnaires russes n’étaient pas encore là et cela s’en ressent. Tielemans, Lemar, Fabinho et autres Mendy n’étaient que des adolescents à l’époque mais ils ne devaient sans doute pas rêver de jouer sur le Rocher à ce moment-là. Les recrues se nomment Piquionne, Berthod et Adriano. À noter que l’ASM avait perdu son maître à jouer, Yaya Touré, lors de cet été. Le club de la Principauté avait alors terminé à la douzième place, malgré les renforts de Pokrivac, Almiron et Fabio Santos lors de l’hiver.
Ailleurs, des recrues ciblées
Le dauphin de cette année-là, Bordeaux, veut des joueurs habitués à la Ligue 1 afin de jouer un vrai rôle en France. En conséquence, Alou Diarra, David Bellion, Souleymane Diawara et Matthieu Chalmé arrivent et renforcent l’équipe du nouvel entraîneur, Laurent Blanc. L’alchimie prend et les Girondins concurrencent Lyon jusqu’au bout. Ce sera un tout autre destin pour le RC Lens, qui avait choisi sensiblement le même mercato. Guy Roux arrive à la tête des Sang et Or avec de nombreux pensionnaires de L1 : Akalé, Sablé, Kalou, Runje... mais la saison va être un véritable calvaire avec pour conclusion, la descente en Ligue 2. Jean-Pierre Papin, nommé dès septembre n’a pu enrayer la relégation.
À Saint-Étienne, on voit les choses en grand avec neuf recrues. Deux d’entre elles, Blaise Matuidi et Dimitri Payet, deviendront ensuite des internationaux. Les autres renforts sont à la fois expérimentés, comme Varrault et Tavlaridis mais aussi des jeunes à fort potentiel, à l’image de Freddy Guarin. Les Verts de Laurent Roussey finissent à la cinquième place et retrouvent ainsi à l’Europe. Enfin, si Nice joue l’Europe depuis deux saisons, en 2007, l’équipe semblait plus limitée. Les Aiglons, qui évoluaient encore au stade du Ray, voulaient avant tout des joueurs avec de la bouteille. Vincent Hognon (32 ans), Cyril Jeunechamp (31 ans), David Hellebuyck (28 ans) et Joseph-Désiré Job (29 ans) rejoignent la Côte d’Azur. Les hommes de Frédéric Antonetti terminent à la 8e place.