Il y avait une différence fondamentale entre Paris et Marseille dimanche soir sur la pelouse du stade Vélodrome. D'un côté, un OM valeureux mais limité et de l'autre, un PSG pétri de qualités individuelles à la frontière de l'arrogance. En bout de course, le scénario qui s'était largement dessiné en avant-match a bien eu lieu pour accoucher sur un match nul logique entre une équipe solidaire et une autre que ses talents divisent. "Je ne sais pas s'ils ont débuté le match en étant faciles mais une chose est sûre, nous avions conscience de l'importance du match et nous avons débuté à 200%", expliquait Florian Thauvin en zone mixte. Pour toujours être à la hauteur, le PSG doit aujourd'hui s'inspirer du comportement de son grand rival. Et trouver une alchimie qui tarde manifestement à prendre entre les lignes.
Trouver une identité collective
"On n'a peut-être pas pris ce match avec l'importance qu'il fallait", reconnaissait Kylian Mbappé après la rencontre. Au-delà du symbole, les mots du prodige dénotaient d'une certaine suffisance qui les a conduits à reproduire un schéma trop incertain pour fonctionner à chaque fois : donner le ballon au trio offensif et attendre que les choses arrivent naturellement. À l'image de l'ancien monégasque, qui a absolument tout manqué, la MCN a peiné à manier la solide défense olympienne et s'en est remis à son porte-drapeau, Neymar, pour revenir au score et donner l'illusion que le plan pouvait toujours fonctionner. Dans les arrêts de jeu, alors que le Brésilien avait été exclu et Mbappé remplacé, c'est Edinson Cavani, dernier étendard encore debout, qui a frappé pour sauver les meubles.
Comme face à Montpellier, les difficultés des attaquants à faire la différence ont conduit à un match nul dont la seule saveur a été donnée par l'abnégation de l'adversaire et l'ambiance de son antre. Pour les grandes envolées du jeu parisien, il faudra repasser. Quelque projections d'Adrien Rabiot, des fulgurances de Neymar puis un coup de maître de Cavani dans les arrêts de jeu. Pour maîtriser l'OM et ramener trois points, Paris avait besoin d'un peu plus. "On sait qu'on peut s'améliorer, on a changé pas mal de choses, on a un jeu différent de celui de l'an passé", expliquait Marco Verratti en zone mixte avant de rentrer plus dans le détail : "On est trop lent, on arrive pas à récupérer vite le ballon quand on le perd parce qu'on est vraiment loin des attaquants, on travaille sur ça."
Car depuis le début de saison, le constat est implaccable : dans le jeu, les hommes d'Unai Emery ne rendent pas de copies sans tâche. Moyen dans l'utilisation du ballon, le PSG s'expose très facilement à la perte du ballon et se retrouve souvent en déséquilibre. Le positionnement de ses latéraux et le style de jeu de ses faux ailiers qui se projettent très rapidement et dézonent impliquent une certaine efficience dans la surface adverse, sous peine de noyer le milieu de terrain. "C'est vrai que nous avons parfois besoin de mettre plus de rythme dans le jeu", dira Unai Emery en confrence de presse pour seule analyse avant de pourfendre l'arbitre, la hauteur de la pelouse et la qualité de son arrosage. Pas de remise en question, donc. Jusqu'à quand ?
Julien Quelen, à Marseille.