L’impressionnante prestation de Julian Draxler face à Bordeaux (6-2) le 30 septembre dernier a donné à Unai Emery de nouvelles options. Le trio d’attaque étant indéboulonnable, le milieu de terrain tend à devenir le champ de bataille de certains joueurs offensifs, en l'absence de Motta qui ne pourra pas jouer tous les matches de la saison.
L’Allemand a livré une copie parfaite (1 but, 1 assist). Mais au-delà de cette propension à jouer vers l’avant, il a été très important dans les phases défensives (meilleur total de ballons récupérés pendant la partie), démontrant un joueur complet. Une performance qui a tapé dans l’œil de son entraîneur qui voit dans ce rôle de relayeur une occasion de continuer à utiliser son schéma tactique de prédilection à Paris : le 4-3-3. Le technicien basque préfère un milieu à trois, qu’il estime plus équilibré que lorsqu’il utilise le 4-2-3-1, qui n’a pas donné l’effet escompté malgré l’armada d’atouts offensifs : "Nous sommes une équipe nouvelle, on a besoin de maîtriser l'équilibre entre les lignes avec ou sans le ballon. C'est pour ça qu'avec Draxler on a fait ce travail, pour être prêts au milieu et aussi être en soutien des joueurs d'attaque. Il a été très concentré pour le faire et cela nous offre plus d'options tactiques," expliquait-il en conférence d’après-match. Le champion du monde, décevant à Montpellier sur l’aile droite en 4-3-3, était positionné en soutien de Cavani dans un 4-3-2-1 face à Lyon et s’est révélé inefficace. Seul ce rôle de relayeur donne pleinement satisfaction depuis le début de saison au PSG, un rôle qui lui sied si l’on analyse son positionnement en équipe nationale. Sur les 11 derniers matches de la Mannschaft, il a évolué 9 fois en tant que milieu offensif pour un rendement de 2 buts et 2 passes décisives.
Pastore et Di Maria en concurrence également
Mais il n’est pas le seul sur la liste. Javier Pastore, qui est amené à évoluer à ce poste est une concurrence directe. L’Argentin, lorsqu’il est disponible et en forme, est un joueur dont ne pourrait se passer Unai Emery, comme il l’avait rappelé récemment : "C'est un joueur qui donne à l'équipe une qualité différente et on a besoin de lui. Il peut jouer dans l'axe, ou sur les côtés, ce qui est utile et il apporte clairement des qualités offensives que d'autres n'ont pas." Quand il n’est pas à l’infirmerie. Blessé au mollet avec sa sélection lors de la précédente trève internationale, il n’a plus joué en club depuis la rencontre face à Saint-Etienne le 25 août dernier (3-0). Il vient tout juste de reprendre l’entrainement avec le groupe professionnel ce lundi. Compte tenu de ses qualités et de son efficacité (4 matches de Ligue 1 dont 2 titularisations pour 2 buts), s’il arrive à outrepasser ses pépins physiques, il donnera du fil à retordre à son coach en termes de choix. Mais cela ne tient qu’à lui.
Mais il ne faudrait pas oublier un autre concurrent sérieux : Di Maria. Installé majoritairement sur les ailes depuis son arrivée à Paris, il a déjà évolué en tant que relayeur auparavant. Pendant l’année 2013-2014, au service de Carlo Ancelotti au Real Madrid, l’Italien l’aligne au milieu à partir de la 19ème journée, jusqu’en fin de saison. Ses bonnes statistiques (4 buts et 18 assists) donnent raison à Ancelotti. Outre la saison 2015-2016 au PSG, l’année de la decima a été la plus prolifique pour l’ancien madrilène, aidant même à soulever la Coupe aux grandes oreilles pour la 10è fois. Cependant, l’Argentin n’aime pas jouer en soutien de l’attaque et aurait émis le souhait de partir de Madrid pour cette raison, alors que tout lui réussissait. Blessé en sélection, il a fait son retour face à Bordeaux, toujours sur l’aile. Le problème viendra se poser (ou pas) quand Emery l’installera en définitive au milieu. Un choix cornélien pour Unai Emery qui doit trouver le parfait équilibre entre le jeu et les désidératas de chacun.