Le dernier succès de l'OM en championnat à Bordeaux remonte au 1er octobre 1977. Cette année-là, Berdoll et Zvunka avaient offert un succès (2-1) au Parc Lescure après l'ouverture du score d'Alain Giresse. Depuis, l'OM fait chou blanc en Gironde. Pourtant des équipes menées par Papin, Boksic, Ravanelli, Drogba, Niang, Gignac ont tenté leur chance. Toutes ont échoué. En quarante ans, l'OM s'est rendu 32 fois à Lescure (devenu Chaban-Delmas) et au Matmut Atlantique. Bilan : 20 défaites, 12 nuls. Parfois, l'OM a cru gagner. Mais les circonstances ont brisé son destin. Le plus souvent l'OM a vécu des soirées cauchemardesques. Petit flash-back.
11 avril 1987 - Le retour en enfer de Giresse
Bien avant Canal+, Bernard Tapie a trouvé en Claude Bez un rival à sa taille. Les deux présidents se détestent. Ce qui n'empêche pas le Bordelais de céder au Marseillais Alain Giresse sa star, jugée finie. Après avoir passé toute sa vie sportive aux Girondins, l'international revient avec le maillot marseillais dans son fief. Submergé par l'émotion, il est victime d'un traquenard. Gernot Rohr le casse plusieurs fois durant les premières minutes. Si l'Allemand est expulsé pour un violent tacle par derrière, c'est bien Giresse qui est absent des débats de cette soirée nauséabonde durant laquelle l'OM avait explosé 3-0. Trente ans plus tard, le traumatisme est encore vivace.
21 octobre 1989 - Les stars mangées à la sauce bordelaise
Auteur du doublé coupe-championnat la saison précédente, l'OM de Bernard Tapie est de retour au sommet du football français. Mais en ce début de saison, Bordeaux se révèle comme son plus sérieux rival. Avant la 15e journée, les deux équipes sont à égalité en tête du classement. A Chaban-Delmas, le club marseillais aligne toute son armada avec Mozer, Tigana, Papin, Waddle et Francescoli. Mais elle va prendre l'eau de toutes parts face aux hommes dirigés par un certain Raymond Goethals. Jean-Marc Ferreri réussit un doublé, dont une volée splendide sur un centre de Jean-Philippe Durand, deux hommes qui seront champions d'Europe avec l'OM de Goethals quatre ans plus tard... En fin de match, c'est Klaus Allofs, un ancien Olympien transféré à l'intersaison car jugé trop vieux, qui enfonce le clou... Ce choc est aussi marqué par des mauvais gestes comme le violent coup de coude de Joseph-Antoine Bell à Enzo Francescoli, passé inaperçu aux yeux de l'arbitre, ou le doigt d'honneur de Gaëtan Huard à Ferreri suite à un penalty raté.
30 janvier 1999 - Courbis prend une leçon
Le mano a mano dure depuis le début de saison lorsque les deux prétendants au titre se retrouvent. L'OM de Rolland Courbis a trois points d'avance sur le Bordeaux d'Elie Baup. Le coach olympien tente un coup tactique en plaçant Peter Luccin dans le couloir gauche pour bloquer le meneur Ali Benarbia. Ce dernier piétine le jeune Marseillais au sens propre comme au figuré. Resté sur le terrain sur une jambe, Luccin transforme son côté en boulevard. En trente minutes, l'OM prend 4 buts. Le duo Wiltord-Laslandes s'en donne à cœur joie. C'est anecdotique mais Dugarry l'enfant du pays devenu Olympien sauve l'honneur. Le futur consultant radio prend une leçon tactique et perd sans doute le titre sur cette confrontation directe en Gironde.
29 août 2010 - A deux minutes près...
Tout frais champion de France, l'OM attaque la saison avec des soubresauts. Mamadou Niang, son capitaine, a fait le forcing pour quitter le club et Didier Deschamps vit ses premières tensions. Après deux défaites inaugurales, il obtient les venues de Loïc Rémy et André-Pierre Gignac. Son OM navigue en deuxième partie de tableau quand il se rend à Bordeaux. D'entrée, Tony Chapron oublie un penalty flagrant sur André Ayew mais Lucho Gonzalez ouvre le score très rapidement. A la demi-heure de jeu, Edouard Cissé est exclu sévèrement. Pendant plus d'une heure, l'OM résiste. Les Marseillais se créent même plusieurs situations chaudes mais Cédric Carrasso réalise des arrêts miraculeux. En fin de rencontre, Loïc Rémy trouve le poteau. Au lieu de doubler la mise, l'OM est crucifié par Anthony Modeste, auteur de l'égalisation de la tête à la 88e minute. L'OM est vraiment maudit en Gironde.
12 avril 2015 - Même Bielsa n'a rien pu faire
Durant la saison de Marcelo Bielsa, plusieurs matchs ont marqué au fer rouge les supporters pour leur scénario cruel. Celui contre Lyon évidemment avec le but refusé à Ocampos. Celui contre Paris également. Celui à Bordeaux a une saveur particulière en raison justement de cette interminable série sans victoire. Les Marseillais pensaient bien vaincre le signe indien avec le gourou argentin à sa tête.
L'OM domine ce match avec un Romain Alessandrini en feu qui touchent deux fois les montants. L'enfant des Chartreux se voit refuser un penalty quand Pallois le plaque alors que la route s'ouvrait vers le but. Mais M. Varela imagine une simulation... En seconde période, nouveau penalty oublié quand Cédric Yamberé détourne de la main une tête de Gignac. Ironie du sort, c'est ce même Yambéré qui ouvre la marque cinq minutes plus tard sur la seule frappe cadrée girondine... "C'est grave. On n'est pas arbitré comme les autres", lâche Vincent Labrune après le match.