"Vadim" le novateur
Lorsque le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev lui a demandé de gérer au quotidien son club, Vasilyev n'a pas hésité. Pourtant, il ne connaissait rien au football professionnel français. Aidé des réseaux internationaux du +family office+ de Rybolovlev, par ceux de Filips Dhondt, toujours son conseiller, ceux de Luis Campos, concernant scouts et agents, et ceux, plus nationaux et médiatiques, de Bruno Skropeta, directeur de la communication du club, celui que tout le monde appelle désormais 'Vadim' a vite appris le monde du ballon rond.
Après des débuts compliqués en 2013, ce nouveau venu a rapidement rectifié le tir au niveau de la communication. Dans le football, il faut d'abord faire preuve d'humilité et montrer sur le terrain. Ce qu'il a fait.
Les présidents ont compris sa capacité à négocier lorsqu'il a commencé à vendre. James Rodriguez: 80 millions d'euros. Kondogbia: 40. Abdennour: 30. Martial: 50, plus 30 de bonus. Et des dizaines d'autres encore... A chaque fois, chiffres et plus-valus laissent rêveurs bon nombre de présidents. Pourtant, "Vadim" ne s'en vante pas.
De plus, le Russe est aussi homme de consensus. En automne dernier, en pleine crise de gouvernance de la Ligue (LFP), beaucoup ont voulu faire de lui le médiateur entre les deux syndicats de clubs professionnels (UCPF et Première Ligue). Après avoir essayé, en vain, de les rapprocher, le Russe de 51 ans s'est tourné vers d'autres combats.
Nommé représentant des intérêts français auprès de l'UEFA dans le groupe de travail chargé d'amender la réforme des Coupes d'Europe passée en catimini la saison dernière, Vasilyev œuvre pas à pas, tel un diplomate.
Ainsi, il a récemment obtenu que, pour la 5e nation au coefficient UEFA (actuellement la France), le club terminant 3e de son championnat serait automatiquement qualifié pour la Ligue des champions si le vainqueur de l'Europa League était déjà qualifié pour la C1. Une subtilité qui rapportera au minimum 20 millions d'euros pour le club français qui en profitera.
"Vadim" le conservateur
Mais si Vasilyev est homme de négociations, de réseaux et de compromis -donc un fin politique-, il n'a qu'un objectif: voir son club gagner, afin de maintenir son rang financièrement (grâce aux transferts, droits TV ou redistribution de coupes d'Europe).
Quand la pression monte, "Vadim" n'est donc pas différent de ses confrères. Après une défaite à domicile contre Lyon (3-1), lors de la 18e journée de L1 en décembre, il a d'ailleurs fustigé l'arbitrage et ferraillé avec Jean-Michel Aulas, à tel point que le patron de l'OL l'a menacé de poursuites judiciaires.
"Je vais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas: l'Olympique lyonnais est favorisé par l'arbitrage", avait lancé Vasilyev. "Oui, l'arbitre a faussé le match", soulignait-il aussi.
Pour ses propos, il ne fut sanctionné que d'un match d'interdiction de représentation officielle. Mais le match suivant, contre Caen, Monaco l'emporta (2-1) sur un penalty très litigieux...
Vasilyev ressemble aussi à ses homologues lorsqu'il évoque son entraîneur. Ainsi, en avril 2014, alors qu'en interne était déjà acté le départ de Claudio Ranieri pour le remplacer par Leonardo Jardim, il répétait à l'envi: "Ranieri est sous contrat jusqu'en 2015. Ces rumeurs (sur son départ, ndlr) ne sont pas justifiées".
Un mois plus tard, l'Italien, pourtant fort d'une qualification directe en C1 et de 82 points (record absolu du club), était limogé pour "mettre en place un nouveau projet", plus en cohérence avec la politique de valoriser les +actifs joueurs+.