Sur le terrain, Mehdi Boudjemaa (19 ans) passe rarement inaperçu. Comparé à David Luiz pour son style capillaire, le Guingampais joue aussi dans une position similaire. Milieu de terrain reconverti défenseur central suite à l'arrivée de Sylvain Didot cet été à la tête de la réserve (N3), l'ancien joueur de Saint-Quentin a décidé de poursuivre son apprentissage dans son club formateur après avoir refusé un essai à QPR en janvier. Appelé pour effectuer sa première séance avec le groupe d'Antoine Kombouaré la semaine passée, il espère maintenant enchaîner afin de convaincre l'EAG de lui offrir un contrat en fin de saison.
Vous avez effectué votre premier entraînement avec le groupe professionnel la semaine dernière, quelle a été votre réaction au moment où vous avez appris la nouvelle ?
J'étais très content, forcément. Ça fait très plaisir de monter là-haut. Il manquait un défenseur en professionnel et cet entraînement est venu récompenser mon bon match et mes bonnes semaines d'entraînement avec l'équipe réserve. C'est une belle récompense mais ce n'est qu'un début. Il faut que ça continue maintenant.
Sylvain Didot est arrivé cet été et vous a positionné en défense centrale, quel est votre objectif cette saison ?
L'objectif, c'est de faire une saison pleine en CFA2 (N3). En fin de saison, on verra si Guingamp peut me proposer un contrat professionnel. Je ne dirais pas que c'est l'année ou jamais, mais je suis en fin de contrat, donc il faut que je joue le plus de matches possibles, que j'essaye de grapiller des entraînements en pro et après on verra pour le contrat avec mon club formateur.
Il paraît qu'on vous surnomme le David Luiz de Guingamp, ça vous amuse ?
(Rires) Oui, ça m'amuse parce que c'est un excellent joueur que j'aime beaucoup. Je suis loin d'avoir son talent, mais ça fait toujours plaisir. Il fait partie des joueurs dont je peux m'inspirer.
Vous jouez au même poste, quelles sont vos qualités ?
À la base, je suis milieu de terrain, on m'a replacé derrière. J'ai une bonne qualité de passe, une bonne vision du jeu. Je suis solide dans les duels. Mais c'est surtout ma qualité de passe, qui me permet de casser des lignes, de changer d'aile en partant de derrière.
Cela a-t-il été compliqué de vous adapter à ce nouveau poste ?
Franchement, au début, un petit peu, notamment dans le placement. Mais les séances de vidéos et le fait que le coach me parle beaucoup m'ont permis de m'y faire.
Aujourd'hui, sentez-vous que vous êtes en train de passer un cap ?
Je ne sais pas si j'ai passé un cap, mais je sens que je progresse. L'année dernière, je m'entraînais déjà avec la CFA2 et c'était frustrant de redescendre jouer avec les U19. Mais si je redescendais, c'est aussi parce que je n'étais pas suffisamment bon.
QPR vous avait sollicité l'hiver dernier, pourquoi ne pas avoir répondu favorablement à leur intérêt ?
C'est vrai que j'ai reçu une demande d'essai de QPR. Je me suis posé des questions, j'en ai parlé avec ma mère, le directeur et mon coach (Jean-Baptiste Le Bescond) et je me suis dit que c'était mieux que je ne fasse pas n'importe quoi dès qu'un club me sollicite. Il n'y avait rien de concret, ce n'était qu'un essai, du coup j'ai préféré rester pour bosser en espérant signer mon premier contrat pro avec mon club, celui qui m'a donné ma chance depuis le début. Aujourd'hui, je suis content de ce choix parce que je suis en CFA2, tout se passe bien.
De belles prestations en club pourraient aussi vous ouvrir les portes de la sélection algérienne...
Franchement, pourquoi pas. Ça me ferait plaisir de représenter mon pays, mes couleurs. C'est un réel objectif d'être appelé avec les U20 ou l'équipe nationale d'Algérie. Pour l'instant, je n'ai pas reçu de coup de fil et je ne sais pas si on m'observe. Je n'ai pas connu de sélection en équipe de France et je ne ferme aucune porte. C'est à moi de bosser.
Propos recueillis par Benjamin Quarez