Thuram n'est pas un nom inconnu à Monaco, où Guingamp se rend ce samedi (20h00) pour le compte de la douzième journée de Ligue 1. Marcus n'est en revanche pas le prénom le plus répandu. Sur les terres qui ont vu les débuts en professionnel de son illustre père Lilian - et là où son petit frère Khephren (16 ans) fait actuellement ses armes chez les U19 - Marcus Thuram va poursuivre sa mission tout récemment entamée en Ligue 1 : se faire un prénom chez les attaquants en vogue. Avec deux buts en une passe décisive en 10 matches (6 titularisations), le jeune homme fait déjà partie des jeunes joueurs les plus décisifs du championnat. Ses particularités ne se sont pourtant jamais trouvées dans les statistiques.
Le sens du collectif avant tout
Peu d'élements garantissaient que Marcus Thuram évoluerait vite au niveau de la Ligue 1. Auteur d'un seul but en 37 matches de Ligue 2 depuis ses débuts en professionnel à Sochaux, l'ancien de l'AC Boulogne-Billancourt n'avait pas vraiment convaincu sur un potentiel plus dur que d'autres à détecter. "Il était un peu plus grand que les autres mais n'a jamais vraiment été en avance, se souvient Franck Scanvic, son ancien entraîneur au sein du club de la région parisienne. Il n'avait pas les qualités techniques supérieures d'un joueur comme Allan Saint-Maximin (de la même génération, le joueur de Nice est également passé par l'ACBB, ndlr). Mais ça n’a jamais été sa grande force pour moi. Ce qui me frappait à l’époque c’était son sens du collectif. Il était clairvoyant, il jouait toujours simple et on sentait qu’il aimait faire jouer les autres". À Guingamp, Marcus Thuram est le joueur qui créée le plus d'occasions. De sa génération chez les jeunes joueurs français, seuls Allain Saint-Maximin et Martin Terrier font aussi bien que lui depuis le début de la saison.
"Dans le travail à l'entraînement ou au niveau de son intégration, c'est tout bon", avait rapidement lancé son entraîneur Antoine Kombouaré au mois de septembre. Des propos qui font écho à la personnalité d'un jeune homme qui n'a jamais eu de problèmes pour se faire accepter des autres et devenir un rouage important du groupe. "C’est un jeune garçon très souriant, il était très apprécié par tout le monde chez nous, des entraîneurs à ses coéquipiers, se rappelle Franck Scanvic, son entraîneur chez les U15 de l'ACBB. Il avait aussi ce côté très compétiteur et même à 14 ans il savait concilier ça avec sa personnalité toujours pleine de bonne humeur". Trimballé sur plusieurs postes de l'attaque depuis sont arrivée en Bretagne ; de celui de sa formation d'ailier à celui d'attaquant de pointe ou de soutien, Marcus Thuram doit désormais ajuster son jeu pour devenir plus efficace et faire mieux que le tiers de situations qu'il convertit en but depuis le début de la saison. À Monaco, où la famille sera réunie, l'occasion sera belle.