Manchester City vient de s'offrir Danilo, Benjamin Mendy et Kyle Walker quasiment coup sur coup. Là où le mercato brûle pour les attaquants (Morata, Lukaku, Neymar, Mbappé…), City recrute en défense et n'a pas peur d'investir lourdement dans un chantier qui semble pourtant sans fin.
D'aucuns disaient la saison dernière que City avait la pire défense des grands clubs du Top 5 européen. Et ce n'était pas loin de la vérité dans une équipe où le défenseur le plus compétent lutte en permanence contre d'innombrables blessures.
Vincent Kompany, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'avait coûté "que" 6 millions de livres en provenance d'Hambourg en août 2008. Depuis cet investissement des plus raisonnables et des plus inspirés, City a enchaîné les erreurs de casting qui lui ont coûté très cher au box-office européen.
Manchester City fait rimer défense avec dépenses
La Ligue des champions, le grand rêve citizien. Celui pour lequel Pep Guardiola a été débauché du Bayern. Mais dans la reine des compétition de clubs plus qu'ailleurs, le viable est dans les détails. Et avoir une défense faillible ne pardonne pas.
On ne peut pas remettre en cause la bonne volonté des dirigeants au vu des sommes investies en défense ces dernières années.. Le problème, c'est que, comme Kompany l'a démontré, le prix d'un joueur ne définit pas toujours sa performance.
Si le défenseur belge avait effectué plus de 11 apparitions la saison dernière, City aurait sans doute été plus ambitieux. C'est dire si son influence, à 31 ans, ne s'est pas démentie malgré tous les investissements effectués dans sa zone de jeu.
Kompany faisait même briller les joueurs autour de lui. Son partenariat avec Mangala était stable, mais en l'absence du Belge, le manque de concentration de l'ancien joueur de Porto devenait visible. Idem pour Stones.
Dont le déficit d'expérience et les difficultés en phase de possession de balle devenaient visibles. Assez ironique de constater que c'est avec son défenseur le moins cher et le plus vieillissant que City était le plus serein.
Avec Walker et Mendy, City s'offre des internationaux, le Monégasque ayant même brillé la saison dernière en Ligue des champions, lui qui est devenu le défenseur le plus cher du monde contre un montant record de 57.5 millions d'euros, détrônant au passage son nouveau coéquipier Walker, dont le record déjà vertigineux n'aura duré que quelques jours. Le club des Eastlands semble avoir pris l'habitude d'arroser ses problèmes de liquide en espérant qu'ils se règlent d'eux-mêmes. Il y avait peut-être mieux à faire que de se jeter sur les joueurs les plus chers de l'étal en se disant qu'ils sont forcément les meilleurs.
Un Toby Alderweireld comptait parmi les meilleurs défenseurs d'Angleterre en 2016-2017 et n'avait coûté que 13 millions d'euros aux 'Spurs'. Liverpool a récupéré Joel Matip gratuitement depuis Schalke et Kieran Trippier, formé puis rejeté par… City en 2012, avait été recruté contre la somme plutôt modique de 4 millions d'euros par Tottenham.
Ailleurs en Europe, un Real Madrid opte pour recruter des jeunes à l'échelon inférieur pour sa Castilla afin de voir de quoi ils sont capables puis les prête pour les faire s'aguerrir un peu partout en Europe avant de les évaluer selon leurs progrès. C'es en procédant ainsi que l'on produit des Carvajal ou des Vallejo.
Pour en finir avec ses problèmes d'arrière-garde, City va devoir agir sur le mercato comme le ferait un défenseur. Savoir se placer, bien lire, anticiper les mouvements, gagner les duels face aux autres clubs et monter à l'attaque au moment opportun… Sous peine de laisser de gros espaces dans son bilan financier et, aussi, dans son armoire à trophées.