"Rien à fêter"
"Nous n'avons rien à fêter", taclait une banderole dans le virage nord à la fin du match Lyon-Nice (3-3) samedi soir quand les joueurs faisaient un tour d'honneur au Parc OL.
L'Olympique lyonnais a terminé 4e, manquant la qualification pour la Ligue des Champions. A l'automne, le club rhodanien ne s'est pas non plus qualifié pour les huitièmes de finale de la C1.
Et l'Europa League s'est terminée en queue de poisson avec une élimination en demi-finale face à l'Ajax Amsterdam (1-4, 3-1) alors que l'OL avait les moyens d'atteindre la finale.
Pour la saison prochaine, Genesio sera évidemment tributaire du recrutement, notamment celui du remplaçant d'Alexandre Lacazette, meilleur buteur du club (qui a atteint samedi soir les 100 buts en L1) en partance pour l'Atletico Madrid.
Le mercato s'achève fin août, mais le technicien devra trouver rapidement la bonne alchimie et surtout la solidité défensive qui a fait défaut cette saison.
Une défiance qui dure
En réalité, Genesio est confronté à une forme de défiance latente depuis sa nomination, il y a un an et demi, quand il avait remplacé Hubert Fournier dont il était l'adjoint.
Les contestataires parmi les fans de l'OL déplorent et rappellent toujours son maigre CV d'entraîneur principal dans les divisions inférieures à Villefranche-sur-Saône (CFA2, 5e div.) ou Besançon (National, 3e div.).
Pourtant, Genesio, 51 ans, en contrat jusqu'en 2019, a été un bon joueur de l'OL (milieu de terrain de 1985 à 1995) et ses résultats sur la seconde moitié de saison 2015-16 auraient dû plaider pour lui (2e).
"Il y a toujours du négatif par rapport à ce que je fais. Même quand c'est bien, on trouve l'angle négatif et je ne pense pas être parano en disant cela mais lucide", regrette Genesio.
"J'ai toujours dit que je n'avais pas tout bien fait", admet le technicien qui prépare déjà la saison prochaine.
L'atmosphère autour de lui est pourtant moins délétère que pendant l'ère Claude Puel (2008-11), vilipendé en dépit d'une demi-finale de Ligue des Champions (2010).
Un directeur sportif en renfort
"Oui, j'ai envie de continuer. Je suis motivé à 200% même si je ne suis pas décideur. Je ne ressens pas de lassitude, mais cette saison sera une étape importante dans ma carrière", a lancé Genesio jeudi en conférence de presse.
Deux jours plus tôt, Jean-Michel Aulas avait rappelé que c'est lui, le président du club, "qui décide". "Nous ne sommes pas partis pour changer d'entraîneur", a dit le patron de l'Olympique lyonnais qui avait réuni les médias mardi. Il a toutefois reconnu qu'il n'y avait pas pour le moment "de décision définitive" sur ce sujet.
"Elle sera prise après une réunion du conseil d'administration qui va entériner ce que je demande", a ajouté Aulas, annonçant plutôt l'arrivée d'un directeur sportif en renfort.
Les noms d'Eric Carrière, Patrick Müller ou Eric Abidal sont évoqués pour ce poste. Ils sont les visages de l'époque dorée de l'OL quand il dominait le football français au début des années 2000.
Enfin, toujours dans l'organigramme, même si Aulas juge que la relation entre ses deux conseillers Gérard Houllier et Bernard Lacombe a été "nulle", les deux hommes, qui se sont affrontés par voie de presse, ne semblent pas sur le départ.