Avec deux nuls minimalistes en déplacement, à Leipzig (1-1) et au Besiktas Istanbul (1-1), mais aussi deux piteuses défaites à domicile (Porto et Besiktas), l'image donnée par Monaco est loin de celle que l'on peut attendre d'un club du standing d'un champion de France et demi-finaliste en titre de Ligue des champions.
Invités surprise la saison dernière, les Rouge et Blanc avaient séduit l'Europe par leur football offensif et victorieux. Monaco avait encore ensuite été le club phare du mercato d'été, en devenant celui ayant empoché les plus gros gains (près de 400 millions d'euros) en vente de joueurs sur un seul marché de transferts.
Mais aujourd'hui, Monaco est au bord du gouffre dans une poule largement à sa portée. Une poule pour laquelle il avait été désigné tête de série N.1. La phase aller de la compétition a été totalement ratée.
L'Italien Andrea Raggi peste surtout contre les deux résultats indignes à domicile. "On a fait les mêmes erreurs contre Porto (0-3) et Besiktas (1-2) chez nous, souffle-t-il. Il aurait suffi d'en gagner un pour être bien."
Trop présomptueux, pas encore prêt, ce Monaco newlook n'a pas su le faire. Désormais, l'équipe de la Principauté pointe à quatre points de Porto, actuel deuxième de cette poule G. Et à deux points de Leipzig, que Raggi et les siens reçoivent la prochaine journée, pour une nouvelle rencontre cruciale.
Car Monaco n'est toujours pas officiellement éliminé de la course à la qualification. Déjà un miracle en soi. Pour espérer reverser une tendance lourdement compliquée malgré tout, il faudra enfin savoir gagner au Stade Louis-II, le 21 novembre prochain. Dans le même temps, espérer que Porto ne réussisse pas à l'emporter à Istanbul, là où Monaco vient d'échouer.
"Capable de faire des miracles"
Ce scénario est plausible. Car les Stambouliotes ont, eux aussi, l'obligation de ne pas perdre pour se qualifier. Dans un tel cas, Leonardo Jardim et les siens joueraient alors ensuite une finale à Porto, le 6 décembre, lors de l'ultime journée. Une victoire en terre ibère et l'aventure continuerait...
Ce sera compliqué, mais possible. Raggi le résume ainsi : "On est obligé de gagner les deux derniers matches, c'est certain. Mais Monaco est capable de faire des miracles."
Pour cela, Monaco peut surtout compter sur un nouvel état d'esprit. Au-delà du dernier loupé de Keita Baldé (90+2) qui prive de la victoire, au-delà des errances de Youri Tielemans et de Jorge sur l'action qui amène le penalty de l'égalisation pour Besiktas, au-delà de toutes les analyses tactiques ou techniques, Leonardo Jardim a enfin trouvé un collectif solide.
"Ce match était très important, explique-t-il. Les joueurs l'ont bien compris et ont donné le maximum (...). Le plus important est de faire une analyse générale. Je suis très heureux. Nous avons été une grosse équipe qui a joué dans une grosse ambiance contre une équipe costaude de Besiktas."
Après deux résultats très positifs en championnat (victoire contre Caen et à Bordeaux) où le Portugais avait vanté la façon avec laquelle son équipe avait maîtrisé les matches, voici une nouvelle belle prestation sur laquelle il peut s'appuyer. Car le niveau était plus élevé, l'ambiance bien plus compliqué qu'en L1.
Mais il attend encore plus dans la constance. Ses hommes devront poursuivre sur cette voie, et gagner dès la réception de Guingamp samedi, puis à Amiens le 17 novembre. Avant de tenter de relever la première partie de leur défi européen: battre Leipzig.