Il n'était pas la recrue la plus attendue, mais il a su saisir sa chance. Arrivé cet été en provenance de Fontenay-le-Comte (N2), Franklin Wadja n'a pas tardé à convaincre Mickaël Landreau de lui accorder du temps de jeu. "Au départ, j'avais signé pour jouer avec la réserve, rappelle-t-il. Mais avec la descente du club et le changement d'entraîneur, le coach a voulu que je débute la préparation avec l'équipe première. Je suis arrivé et j'ai saisi ma chance."
À tel point que le Camerounais, repéré par Régis Le Bris, a été prolongé cinq semaines seulement après son arrivée. "J'ai été un peu surpris que Lorient me prolonge aussi rapidement parce qu'en arrivant, je me voyais jouer avec la réserve tout en essayant de faire quelques groupes avec l'équipe première. Mais si le club m'a prolongé, c'est que j'ai aussi montré des capacités pour pouvoir jouer à ce niveau."
Dôté d'un bel impact physique, combatif, également capable de se projeter vers l'avant, Franklin Wadja présente "un profil de joueur atypique qui manquait" aux Merlus, de l'aveu même de son entraîneur avec lequel il entretient une relation de confiance. "Il est un peu comme mon grand frère. Il me parle beaucoup. Si quelque chose ne va pas, il n'hésite pas à venir me voir pour me le dire. Il est à l'écoute. C'est quelqu'un de très professionnel", explique le milieu de terrain, aligné par Mickaël Landreau lors des deux derniers matches du FCL en Domino's Ligue 2 et qui s'apprête à retrouver Niort, son ancien club, lundi pour un match qui aura une saveur toute particulière.
"Mes années à Niort (2013-2015) n'ont pas été simples. J'arrivais en France avec beaucoup d'ambition. J'ai d'abord eu le changement de culture à assimiler, puis il y a eu ces blessures. J'ai vu mes camarades jouer, prendre du plaisir, gagner des matches, vivre des moments ensemble, alors que moi j'étais à l'écart", commente l'intéressé. Il a fallu gérer une hygiène de vie défaillante. "Je mangeais surtout du riz, des pâtes, des sandwiches. Parfois, je finissais l'entraînement et je ne mangeais pas, se souvient Franklin Wadja. Je ne buvais pas beaucoup d'eau, je ne dormais pas énormément." Un ensemble de choses qui ne lui ont pas permis d'optimiser ses qualités.
Pourtant, le Lorientais n'a jamais cessé de croire en ses capacités : "J'ai toujours travaillé, malgré les blessures, j'ai toujours cru en moi et je n'ai jamais baissé les bras." Un mental en acier qui lui a permis de se relever après une nouvelle blessure dès ses débuts à Fontenay-le-Comte. Quatre ans après son arrivée en France, l'ancien Chamois perce enfin à un niveau auquel il a toujours espéré jouer, mais il n'oublie pas qu'il a encore de nombreux domaines à perfectionner.
"Je dois d'abord améliorer ma finition et la dernière passe. Au niveau de la justesse technique, je dois aussi être meilleur afin d'être plus décisif." Des axes de progression nécessaires pour continuer à évoluer et espérer un jour intégrer les "Lions Indomptables". "Je pense à la sélection, mais ça va dépendre de mes performances en club", clame-t-il. Un rêve qui deviendra peut-être réalité.