Prendre une équipe en cours de saison n'est jamais aisé, mais au moins, quand elle est au fond du trou, on n'a pas besoin de prendre des gants.
Sabri Lamouchi, lui, n'a pas cette latitude après avoir été nommé à la tête des 'Rouge et Noir' qui restent sur quatre succès de rang toutes compétitions confondues.
Inutile, donc, de prétendre chambouler en dix jours le jeu de l'équipe.
"Je veux qu'ils jouent avec les bases qui sont les leurs et leur donner deux ou trois principes très clairs qui nous permettront d'apporter une petite évolution dans un premier temps et d'y aller par petite dose", a-t-il expliqué.
Equilibriste
"Leur donner un maximum d'informations et de points à changer provoquerait de la confusion. C'est le meilleur moyen de les perdre et je n'ai pas envie de les perdre".
Une posture d'équilibriste que lui impose aussi l'adhésion totale que l'effectif breton manifestait à la philosophie et aux méthodes de travail de son prédécesseur, Christian Gourcuff.
"Il n'y aura de ma part aucune comparaison sur comment c'était avant et comment c'est maintenant", a-t-il d'ailleurs rapidement évacué en conférence de presse.
Son premier rendez-vous d'avant match avec la presse a parfois viré - conformément aussi au souhait du manager général Olivier Létang d'améliorer la cohésion au sein et autour du club - à l'exercice de communication lénifiante.
Surtout ne brusquer personne
"Il n'y a que du positif", a-t-il ainsi assuré lorsqu'on lui demandait son ressenti sur sa première semaine avec ses joueurs.
"Je ne veux pas faire de la langue de bois. Mon prédécesseur mettait en avant la qualité de son groupe, il avait raison. C'est vraiment un groupe qui vit bien ensemble, qui est positif, qui est de bonne volonté", a-t-il insisté.
On encore : "Je suis agréablement surpris des infrastructures, des gens et de leur compétence et de notre matière première, les joueurs, qui, pour être jeunes, ont un potentiel".
Pour autant, derrière cette volonté assumée de surtout ne brusquer personne, Lamouchi a bel et bien commencé à imprimer sa marque par petites touches.
Sa mesure la plus "spectaculaire" a sans doute été d'instaurer une arrivée obligatoire à 8h45 au centre d'entraînement pour un petit déjeuner pris en commun.
Les séances d'entraînement ont aussi été allongées pour "apporter un peu plus de consistance et un volume qui correspond plus ou moins à une durée de match, voire un peu plus, mais pas dans l'intensité".
Renforcer la préparation physique
L'accent sera aussi davantage mis sur la préparation physique, un point sur lequel il s'est autorisé sa seule critique voilée à son prédécesseur, en soulignant le grand nombre de blessés dans l'effectif.
"Même si ce sont des blessures après des coups, on a quand même quelques blessures qui peuvent être évitées, probablement. Si individuellement on se prépare un peu plus solidement (...) chacun sera armé à la réalité du weekend qui est que par moment il y a de l'intensité, il y a des contacts, des chocs", a-t-il expliqué.
Seul le terrain lui donnera la marge de manœuvre pour imprimer davantage sa marque, à commencer par le match de samedi, en Alsace, où il avait déjà disputé, il y a 23 ans, son premier match de L1 comme joueur, avec Auxerre.
"Je sais qu'il va y avoir un peu de lumière pour mon premier match en Ligue 1 à Strasbourg. Il y aura encore un peu de lumière pour le match contre Nantes à domicile, puisque c'est le match le plus attendu pour toute une région, et puis après ça se calmera. Si ça peut se calmer avec des points pris, je serai ravi", a-t-il conclu.