Le 11 juin 2016, l'Angleterre doit affronter la Russie pour son premier match de l'Euro. Mais dans l'après-midi qui précède la rencontre, des supporters russes, venus en masse, s'en prennent au anglais. La Cannebière prend alors des allures de scènes de guerilla urbaine tant les affrontements son violents et difficilement maitrisés.
Le vieux port calmé et maitrisé par la police, c'est au tour du stade d'être le théatre de violences. A la fin de la rencontre, qui se termine par un nul (1-1), les supporters russes traversent la tribune pour s'en prendre une nouvelle fois au anglais. La scène crée un mouvement de foule et de panique au sein du Vélodrome. Triste jour pour le football européen.
Plus tard on apprendra que ces supporters venus de Russie spécialement pour le match avaient prévu leur coup. Ces pros de la violence sont selon Sébastien Louis, interrogé à l'époque par Le Monde, des bandes très organisées. "C'était un raid, on avait affaire à un commando paramilitaire dans l'organisation : ils repèrent les lieux, désignent une cible, puis passent à l'attaque. Ils connaissaient parfaitement la géographie du quartier et prenaient des voies perpendiculaires ou parallèles pour éviter les contrôles de police", avait analysé le chercheur.
La Coupe du Monde 2018 à domicile
S'ils sont venus en découdre lors de l'Euro en France, il est légitime d'éprouver quelques craintes pour la Coupe du monde 2018 "à domicile" l'année prochaine. C'est ce qu'explique une vidéo de la BBC publiée en février dernier où est présenté un des groupes leader du hooliganisme qui a sévit à Marseille.
Cette vidéo vient remettre en question l'assurance du comité d'organisation de la Coupe du Monde quant à la sécurité sur place. Les hooligans russes promettent déjà un "festival de violence", d'autant plus qu'ils sont soutenus par certains politiques. C'est le cas d'Igor Lebedev, député russe d'extrème droite. Durant les incidents de l'Euro, l'homme politique avait fait une apparition en déclarant que "la police française est responsable de toutes les bagarres qu'il y a eu et de celles qui vont avoir lieu". Igor Lebedev, "fier" de ses hooligans russes a même proposé récemment la création d'une compétition entre supporters violents.
Un décret pour limiter les violences
Tout porte alors à croire que la Coupe du Monde 2018 se jouera en dehors des stades. Hors de question pour Vladimir Poutine, le président russe, qui a décidé de renforcer la sécurité durant l'évènement. Le chef du Kremlin a signé un décret en mai dernier ordonnant l'introduction de mesures de sécurité renforcées dans les infrastructures et les zones adjacentes aux lieux où se dérouleront les matchs. D'autant plus que les rassemblements seront limités aux abords des stades.
De plus des relations étroites entre les organisateurs et les pays qualifiés auront lieu en amont de la Coupe du Monde. De quoi rassurer les plus sceptiques ? La Coupe des Confédérations aura elle aussi été un bon test, puisqu'aucun accident n'a été déploré durant la durée de la compétition. C'est un test réussi en attendant 2018...