Loin de la médiatisation qui entoure les mastodontes de Ligue 1, Bordeaux travaille en paix, ce qui n'est pas pour déplaire du côté du Haillan. Et cela paie. Après six journées, les Girondins, qui se sont déjà déplacés quatre fois en championnat, n'ont toujours pas connu la défaite.
"Certains (consultants ou anciens joueurs, NDLR) sont un peu contraints et forcés de reconnaitre que ça fonctionne plutôt pas mal", sourit l'entraîneur Jocelyn Gourvennec, qui n'a pas oublié les critiques de la saison dernière.
Certes, les performances des Bordelais ne sont pas toujours des plus brillantes (3 victoires, 3 nuls) mais elles sont suffisamment cohérentes et solides pour avancer au classement. Et c'est tout ce qui compte au final car, en cas de victoire samedi, les Girondins pourraient se hisser sur le podium si Saint-Etienne (13 points) ne gagne pas de son côté dimanche face à Rennes.
'Il faut durer'
"C'était important de réussir notre début de saison" mais "après, il faut durer", met toutefois en garde Gourvennec. "L'an dernier aussi au bout de six matches, on avait 12 points (4 victoires, 2 défaites). On est en progression, on avance".
Même s'il reste méfiant, tout semble rouler pour l'ancien coach guingampais : aucun suspendu à déplorer, un seul blessé (luxation du coude pour le latéral serbe Milan Gajic), un recrutement jeune et ciblé qui tient la route et des consignes bien définies pour les tireurs de penalties...
Mais "le rôle d'un entraineur, quand tous les signaux sont au vert, est de maintenir tout le monde en alerte et dans l'exigence", poursuit-il. "Je suis attentif à tout, j'ai un œil partout".
"Ne rien laisser passer, à l'entraînement, dans le vestiaire", telle pourrait être sa devise et l'explication rationnelle de ce bon début. Mais pour lui, la genèse se trouve ailleurs, du côté de Videoton (élimination au 3e tour préliminaire de l'Europe League).
"On sait d'où l'on revient", rappelle-t-il. "Ce deuxième match officiel de la saison (défaite 0-1) nous a rappelé que ça peut parfois mal tourner. Il faut rester vigilant là-dessus."
Destin à la niçoise ?
Toujours articulé en 4-3-3 avec un Jérémy Toulalan qui s'est installé efficacement derrière, un trio complémentaire au milieu, puis Malcom, véritable facteur X (3 buts dont celui de la victoire face à Toulouse, 3 passes décisives), il y a un potentiel certain, à condition "de faire les efforts, de se donner tous ensemble pour avancer et améliorer les choses dans notre jeu", énumère Gourvennec.
L'absence, comme pour Saint-Étienne (3e), de Coupe d'Europe au programme, joue aussi en faveur des coéquipiers du nouvel attaquant Nicolas de Préville.
Pas obnubilé par l'attente de son premier but bordelais, l'ancien Lillois ressent lui de bonnes ondes dans son nouveau club. "C'est sûr qu'on avance plus sereinement en championnat en étant invaincu. On va recevoir Guingamp, on va essayer de continuer dans cette démarche-là, en privilégiant une philosophie de jeu, le contenu des matches, en étant le plus constant possible", explique-t-il.
La suite ? Ce sera Paris, où ils se déplaceront trois jours après la rencontre de C1 face au Bayern Munich. Avant de s'imaginer, pourquoi pas, un destin à la niçoise au printemps. Mais Bordeaux ne le criera pas sur tous les toits.