"Si tout le monde reste, on peut faire quelque chose de spécial", lance le génial meneur portugais, comme un appel du pied aux dirigeants de l'ASM, avant le match du sacre contre Saint-Étienne.
"Ici, on joue la Ligue des champions et pour gagner des titres, dit-il. C'est le plus haut niveau. Tous les joueurs sont heureux et ont envie de continuer. L'équipe est jeune et a envie de gagner des titres."
Voilà qui est dit. D'ailleurs, l'international portugais, sollicité par les meilleurs clubs d'Europe, garde la même posture quand il évoque son propre futur.
"Je suis très bien ici, répond-il. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Mais je finis ma troisième saison, avec, j'espère, le titre. On a été en quart-de-finale de la C1 la première saison, en demi-finale, cette saison."
Ce serait un écart avec le modèle de business du club, la promotion de jeunes talents comme lui, revendus bien plus cher. Mais le titre à venir et le parcours jusqu'au dernier carré de la Ligue des champions, où il est tombé face à la puissante Juventus Turin (2-0/2-1), a rapporté beaucoup et le club n'a pas besoin de vendre.
"Plaisir de jouer à Monaco"
Du coup Silva en redemande. Car le groupe vit quelque chose de rare. "Quand tu gagnes, c'est plus facile d'avoir une bonne ambiance, lance-t-il. Mais dès le début, les choses se sont bien passées sur et hors terrain. Cela fait plaisir de jouer à Monaco".
La jeunesse du groupe "apporte de la folie. C'est bon. C'est pour ça qu'on marque beaucoup et qu'on est très offensif", estime l'ex-joueur du Benfica.
Le mérite en revient aussi à son entraîneur. Leonardo Jardim "m'a beaucoup aidé, assure-t-il. Il a également créé un groupe très compact, avec une très bonne ambiance dans les vestiaires. C'est le plus important."
Silva rappelle que le technicien a changé de système tactique en début de saison, pour un jeu plus offensif avec deux pointes, et a su "expliquer ce que chacun avait à faire".
Le joueur est d'ailleurs moins cartésien que son entraîneur, qui rappelle que Barcelone a marqué "trois fois en quatre minutes" (contre le PSG, 6-1) et que le titre n'est pas acquis.
"C'est presque impossible de ne pas être champion, admet Silva. Il faut qu'on perde nos deux matches et que Paris gagne 10, 15-0. Mais dans le foot, tu ne sais jamais. Il faut finir le travail."
Contre Saint-Étienne, Monaco aura la possibilité de remporter un onzième succès de rang. Silva & co égaleraient ainsi le record de victoires consécutives sur une saison, établi par Bordeaux en 2008-2009. Un record de plus pour cette équipe en train d'écrire sa légende.
"J'ai regardé nos résultats. En 2017, en championnat, on a fait nul à Paris et à Bastia, et gagné tous les autres matches !" rappelle le Portugais.
Quels progrès pour lui, qui s'est exilé sur le Rocher à 19 ans.
"Quand je suis arrivé (en août 2014, ndlr), je ne savais pas comment les choses allaient se passer, raconte-t-il. J'ai eu la chance que le coach me donne l'opportunité de jouer à un très bon niveau. La deuxième saison a été moins bonne pour tous. Cette saison, le collectif est fort. Chacun a plus de reconnaissance, pas seulement moi". Jusqu'à atteindre les sommets ensemble ?